Ouvrir les yeux
Réveil douloureux comme chaque matin .La journée s'annonce lourde de menaces diffuses .La calebasse essaie de retourner au néant, en vain.Il faut de nouveau flotter avec ses nuages noirs autour d'elle, ses seuls compagnons car les autres calebasses sont loin, si loin.Personne n'entend ses cris de détresse. Elle a l'habitude de hurler dans les ténèbres du silence. Elle est recroquevillée dans son coin, regard méfiant comme les calebasses tsiganes, les errantes, sans domicile fixe, habituées au mépris des autres ou à leur indifférence. Son réconfort , elle le trouve dans le voyage ,sa course sur les flots, sans but autre que de tenter de vivre.Elle ne sait pas qui elle est vraiment .Avec sa peur de déplaire, elle s'est conformée aux désirs des autres .Mais elle, la calebasse que désire-t-elle? Elle mendie de l'amour et se confronte toujours à son absence.